Transmission d'entreprise : les cédants manquent de préparation

 

La première édition du baromètre CNCFA EPSILON de la transmission de PME met en lumière plusieurs éléments de ce marché :

Une première évaluation du nombre potentiel de PME françaises (20-249 salariés) à transmettre chaque année : 4.300 transmissions, dont 2.900 cessions. L'écart s’explique par :

  • la part des opérations non communiquées estimé par EPSILON à 60% du marché réel,
  • le nombre d’opérations potentielles non concrétisées ou initiées, principalement pour les raisons suivantes :

    • PME mises tardivement sur le marché : mauvaise préparation des dirigeants,
    • Intermédiation insuffisante : méconnaissance du rôle des conseils en F&A,
    • Taux d’échec élevé des négociations, lié notamment à la mauvaise évaluation de leur entreprise par les dirigeants,
    • insuffisante organisation / efficience du marché.

Le manque de fluidité et de dynamisme du marché français apparait clairement lorsqu’on le compare au marché britannique. Pour un nombre équivalent de PME entre 20 et 249 salariés (env. 90.000), le nombre estimé de cessions de PME (après réintégration du « marché caché ») est presque deux fois supérieur au Royaume-Uni qu’en France : 3.300 vs. 1.800 opérations par an (moyenne depuis 2005). Les raisons semblent micro plus que macro-économiques : culture économique et financière des dirigeants de PME, recours habituel au conseil en fusions et acquisitions, rôle des fonds LBO et des banquiers prêteurs, transparence et efficience du marché.

Quel a été l’impact de la crise sur le marché de la cession/reprise de PME ?
En 2009, la baisse du marché (« apparent ») est restée limitée en volume (-15% par rapport à 2008, -25% par rapport à son plus haut en 2007). Le segment des PME est plus résilient que le reste du marché, tiré par deux moteurs spécifiques : la démographie (départ à la retraite) et l’évolution de la culture économique et financière des dirigeants français (« normalisation » de la cession, qui constitue davantage un « acte normal de gestion »). Les nouvelles générations de dirigeants n’attendent plus l’âge de la retraite pour céder leur entreprise.

Pour les conseils indépendants, le souci principal tient moins aux effets de la crise qu’à un problème plus structurel : le manque de reconnaissance de leur rôle par les dirigeants de PME. Les conseils ont du mal à être reconnus comme interlocuteurs stratégiques par les dirigeants, donc à obtenir des missions de conseil pour leurs opérations de F&A. Les dirigeants leur apparaissent dans l’ensemble comme mal préparés à la cession de leur entreprise, ce qui constituerait la principale entrave au bon fonctionnement du marché.

Les conseils restent cependant optimistes pour 2010 : 85% anticipent une reprise du marché, 2/3 une augmentation de leur chiffre d’affaires.

 


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